lundi 29 juin 2009

Naturellement low carb

Depuis quelques années, on entend beaucoup parler des diètes à faible teneur en glucides («low carb»), telles que Atkins, South Beach, Juste Milieu ou Zone, etc. Plusieurs les décrient comme étant nocives, puisqu’elles prônent le retrait – ou du moins une réduction drastique - des produits céréaliers, qui selon eux seraient essentiels à une bonne santé. De la même façon, le fait de favoriser un apport plus élevé en protéines et en gras animaux en fait sourciller plus d’un.

Pourtant, le genre humain a évolué pendant la plus grande partie de son histoire sans consommer de céréales. L’alimentation paléolithique limite la quantité de glucides à celle contenue dans les fruits et quelques légumes, de même que les noix et les graines. Que demander de plus?

Non, le corps humain n’a pas besoin des apports massifs de glucides que lui apportent le blé, l’avoine, le maïs, etc. Les autres végétaux lui suffisent amplement. En fait, on commence dans certains milieux à se questionner sérieusement sur l’innocuité des céréales. La plupart font monter la glycémie de façon soudaine, ce qui entraine à son tour une élévation de la sécrétion d’insuline : un effet que Caveman n’a jamais subi et pour lequel le corps humain n'a pas eu le temps de s'adapter.

Caveman consommait par contre de la viande, de la volaille, du poisson et des œufs. Autant qu'il pouvait en trouver (ou en attraper, c'est selon), puisqu'il s'agissait de sources beaucoup plus denses en calories. Si vraiment ces produits étaient nocifs pour l’humain, il y a longtemps que notre race se serait éteinte…

vendredi 19 juin 2009

Et on boit quoi avec ça?

Caveman se leva de bon matin et partit dans les bois à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. C’était la fin de l’été et plusieurs des animaux avaient déjà commencé leur migration saisonnière. Bientôt, il serait également temps pour Caveman et sa tribu de lever le camp et faire de même, mais tant qu’il resterait de la nourriture à proximité, pourquoi se presser?

En arrivant dans une clairière, Caveman vit un énorme pommier sauvage qui se dressait devant lui. L’eau lui vint immédiatement à la bouche. Malheureusement, l’arbre ne portait plus de fruits. Il restait à peine une douzaine de pommes sur le sol, la plupart ayant commencé à se gâter et à dégager ce que les générations futures viendraient à appeler «une odeur de vinasse».

Mais Caveman avait faim, et il se pensa tout de suite : «grok rousnok grinsh frrk frrk» (traduction libre : «diantre, bien que légèrement fermentés, ces fruits sont tout de même toujours aussi nourrissants!»). Quelques minutes plus tard, il avait déjà tout bouffé.

Caveman reprit le chemin de son campement, la tête dans les nuages, titubant légèrement sous l’effet de l’alcool que lui avaient fourni les fruits. «Yark grounsh fraig schnat» (ou : «on devrait laisser les fruits fermenter plus souvent…»), pensa-t-il.

Pendant ce temps, Cavewoman était partie de son côté à la recherche de quelques noix, histoire d’ajouter un peu de croquant au menu de sa famille. Mais la route était longue et elle avait soif. Les ruisseaux qu’elle croisait étaient pratiquement taris en cette fin d’été.

Quelques heures plus tard, déjà sur le chemin du retour avec sa poche chargée de glands et de noisettes, sa gorge était devenue si sèche qu’elle commença à la faire souffrir terriblement.

C’est alors qu’elle vit une large flaque d’eau qui s’était formée au creux d’une roche, apportée de la dernière pluie, à l’ombre d’un gros arbre qui en avait empêché l’évaporation. Oh, il y avait bien quelques feuilles de l’arbre qui étaient tombées dans la flaque d’eau et l’avaient teintée d’une couleur brunâtre, mais tant pis! «Grishnash grucken slork!» (J’ai tellement soif que je boirais de l’eau sale!). Et puis, elle savait que les feuilles de cet arbre étaient comestibles. Elles étaient même délicieuses, au printemps, alors que les pousses étaient encore toutes jeunes.

Elle s’accroupit donc, approcha ses lèvres de la flaque d’eau et aspira goulûment. Une fois sa soif étanchée, Cavewoman ne put que se rendre à l’évidence : infusée de cette façon, c’était encore meilleur que de l’eau plate!

mardi 16 juin 2009

L’ABC de l’alimentation paléolithique: par où commencer?

La conversion à l’alimentation paléolithique exige souvent un bouleversement des habitudes établies, et des idées préconçues qui ont fait leur chemin depuis des années. Tout comme moi, plusieurs font le saut rapidement et brusquement, alors que d’autres choisissent d’apporter des changements plus graduellement. À chacun sa façon. Voici quelques trucs pour faciliter votre expérience :

Le petit déjeuner est possiblement le moment le plus problématique pour ceux qui désirent se convertir à l’alimentation paléolithique. Entre la tranche de pain, le bol de céréales, le petit pot de yogourt et le morceau de fromage, l’image standard de ce qui devrait constituer le premier repas de la journée détonne désormais étrangement et plusieurs se retrouvent pris au dépourvu.

Certains se réjouiront à l’idée de s’empiffrer d’œufs et de bacon. Jusqu’à ce qu’on leur fasse remarquer que le bacon est une viande transformée et ne faisait pas partie du quotidien de Caveman. Idem pour le jambon.

Que reste-t-il alors?

D’abord, les œufs, bien sûr. Ces derniers ont repris leur bonne réputation après avoir été mis à l’index pendant quelques années, mais plusieurs personnes demeurent sceptiques quant à leur innocuité. Devrions-nous en limiter la consommation? Pas du tout. L’œuf est un aliment quasi complet en soi (rappelez-vous : l’œuf sert à former un petit être vivant). Il n’y a donc aucun problème à consommer un, deux, ou même trois œufs par jour.

Ajoutez un peu de viande : un petit morceau du rôti ou du poulet de la veille, coupé en fines lamelles, s’insère très bien dans une omelette. Sinon, si vous connaissez un boucher fiable qui fait sa propre saucisse sans additifs et sans chapelure, ou alors des cretons faits maison, ça peut parfaitement convenir. Une tranche de pain de viande, toujours sans chapelure ajoutée, grillée dans un poêlon, fait aussi l’affaire.

Pour ceux qui préfèrent manger plus légèrement, des tranches de bananes garnies de beurre de noix (amandes ou noisettes, mais pas des arachides qui ne sont pas vraiment des noix et qui n’étaient pas consommées à l’époque) sont aussi nourrissantes. Quelques graines de sésame, tournesol, citrouille et/ou lin, moulues au moulin à café et mélangées à une banane écrasée forment aussi un délicieux et onctueux pouding.

Côté fruits, mieux vaut y aller avec parcimonie : ils contiennent des sucres qui peuvent fournir de l’énergie sur le moment, mais qui entraînent un coup de barre garanti à peine quelques heures plus tard. Même chose pour les jus. L’ajout de noix et/ou de graines peut aider à retarder cet effet, en plus d’être source de bons éléments nutritifs. Favorisez les noix dans leur écale, qui sont évidemment plus fraiches (les noix déjà écalées peuvent rancir plus vite).

Pour le lunch et le souper, rien de plus simple : viande, volaille ou poisson avec des légumes (cuits ou en salade). Pour éviter de sombrer dans la monotonie, soyez téméraires et n’hésitez pas à mettre au menu le gibier, le lapin, la pintade, et toutes les autres viandes que l’on mange rarement. Variez les modes de cuisson : grillé, au four, poché, bref tout sauf la friture.

Même chose pour les fruits et légumes. Trouvez-vous une bonne fruiterie et allez furetez dans cette allée que nous ne visitez jamais. Les courges, papayes, rappini, litchis, bok choi, caramboles, etc. gagnent à être connus.

Surtout, rappelez-vous : manger de la viande ne signifie pas se taper un gros steak de 16 onces tous les jours. Il suffit de peu pour répondre à nos besoins. L’important est de toujours choisir des produits non transformés. Avec le temps, votre appétit s’amenuisera et vous verrez qu’il sera beaucoup plus facile de le satisfaire.


Le régime de l'homme des cavernes

dimanche 14 juin 2009

La rançon du progrès: obésité et diabète

Dans les années qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale, les femmes se partageaient un secret pour garder leur taille : la diète des «4 P et 3 S» (pas de pain, de pâtes, de patates ni de pâtisseries; pas de sel, de sucre ni de sauce). Alors que la grossesse était encore un sujet tabou dans certaines familles, on excusait les rondeurs de la future mère en clamant bien fort qu’elle avait « mangé trop de patates.» Les féculents, c’était connu, étaient la principale cause du gain de poids.
Et les gens réussissaient à rester minces sans autre effort. À preuve, prenez un moment pour sortir vos vieilles photos de famille, les noces de vos grands-parents, les diapositives de l’EXPO 67 et des Jeux olympiques de 1976. Combien y comptez-vous de gens en surpoids? De même, le diabète de type 2, lorsqu’il survenait, était limité aux personnes plus âgées. Aucun Nautilus ni Énergie Cardio dans le paysage. Le vélo et le patin à roulettes étaient réservés aux enfants.

Dans les années 70, les personnes de 350-400 lb étaient encore rares. On restait bouche bée devant la « grosse madame du Parc Belmont ». Aujourd’hui, on passerait à côté sans même se retourner. Notre société a collectivement pris de l’ampleur. Le taux d’obésité et de diabète de type 2 ont augmenté de façon exponentielle, et ces maladies atteignent désormais des gens de plus en plus jeunes.

Que c’est-il passé pour qu’on en arrive à ce point?

Vers 1977, le gouvernement américain nous a servi des recommandations visant à améliorer notre santé cardiaque : réduisez votre consommation de gras animal, mangez plus de glucides. Le seul problème est que ces recommandations étaient basées sur des données erronées. En effet, AUCUNE étude n’avait encore démontré que le cholestérol et le gras animal étaient les principales causes des maladies cardiaques (et à ce jour, croyez-le ou non, on ne l’a toujours pas démontré).

Trente ans plus tard, l’incidence de ces maladies demeure la même, malgré le fait que la société ait vu déferler une vague sans précédent de produits allégés, sans gras, sans cholestérol. Car tout le monde s’est jeté dessus sans discernement, simplement parce que c’était «santé» alors que, de leur côté, la viande et les œufs étaient bannis. Difficile maintenant de trouver du yogourt fait de lait entier. Les versions légères ont la cote. Sur les biscuits, muffins, collations, etc., on appose l’étiquette « sans gras, sans cholestérol » et les consommateurs s’en régalent. Même les emballages de guimauves portent parfois cette mention!

Et que dire de cette prolifération de gymnases, de ces incessantes campagnes et émissions de télé encourageant petits et grands à faire de l’exercice? Jamais notre société n’a été si active. Ni si grosse. Ni si affamée.

Car, de toute évidence, personne n'avait songé que la diminution de gras dans l’alimentation des humains, couplée à une augmentation de glucides, amène l’hyperinsulinémie, le stockage des triglycérides sous forme de tissu adipeux, un gain de poids, un appétit insatiable, la résistance à l'insuline et tout ce qui s'ensuit.

Non, on continue de nous répéter d’éviter le gras, d’encourager les gens à consommer plus de grains entiers, de leur suggérer de faire plus d'exercice, et on les laisse croire que c'est de leur faute s'ils ne perdent pas de poids. Sans compter que tous ces aliments que l'on nous offre n’ont rien à voir avec ce que notre corps a besoin pour se nourrir adéquatement.

Par contre, en se convertissant à l’alimentation paléolithique, la glycémie et le niveau d’insuline sanguin se maintiennent à des taux constants, l’appétit diminue de beaucoup, et la perte de poids vient tout naturellement puisque le corps retrouve enfin les aliments avec lesquels il a évolué, sans que notre niveau d’énergie n’en décroisse pour autant. Aucun risque de carence, puisqu’on y puise tous les éléments nutritifs essentiels.

Alors, devrions-nous cesser d’écouter les recommandations qui nous entrainent de plus en plus loin de ce qui est naturel pour nous – car il est plus qu’évident que ça ne marche pas - ou simplement retourner vers nos racines?


Mincir avec l'alimentation paléolithique
Régime diabétique: les leçons du régime paléolithique
Le régime de Cro-Magnon

mercredi 10 juin 2009

L’alimentation paléolithique et les maladies auto-immunes

Dans son livre L’Alimentation ou la troisième médecine, le docteur Jean Seignalet (1936-2003) décrit ce qui, selon lui, serait l’origine de plusieurs maladies auto-immunes, tel que le lupus, la sclérose en plaques, l’arthrite rhumatoïde, et bien d’autres.

Seignalet, immunologue, directeur du laboratoire d’histocompatibilité de l’hôpital de Montpellier, pionnier des transplantations rénales, explique comment le petit intestin (intestin grêle) serait amené à laisser filtrer des molécules qui normalement ne passent jamais dans la circulation sanguine. Ce sont ces molécules qui déclencheraient la formation d’anticorps. Par la suite, ces anticorps s’attaqueraient aux propres tissus de la personne, d’où l’apparition de la maladie.

Pour Seignalet, il était évident que ce changement de perméabilité de l’intestin grêle était dans la plupart des cas causé par deux éléments de notre alimentation : le gluten contenu dans plusieurs céréales, et le lactose du lait.


Le fait que l’humain ait évolué sans consommer ni l’un, ni l’autre, est encore une fois mis de l’avant.

De ce fait, le régime préconisé par Seignalet (le régime hypotoxique) et qui à son avis démontre d’énormes bénéfices, est basé sur les deux mêmes piliers qui forment la base de l’alimentation paléolithique : l’importance du retrait des produits laitiers et des produits céréaliers. De plus, Seignalet encourageait ses patients à manger des aliments le plus souvent possible crus, ou sinon cuits à moins de 110°C (ou 250°F).


Il va sans dire que les aliments issus de l'industrie sont carrément à proscrire.

En France, le régime Seignalet est un mode de vie pour la plupart des gens qui l'ont essayé et en ont profité. Des livres de recettes et des guides pratiques pour faciliter son application sont également disponibles en français.

Liens:
Docteur Jean Seignalet
Site officiel de l'Association Jean Seignalet
L'alimentation hypotoxique (Régime Seignalet)
Le blé, cause de diabète

lundi 8 juin 2009

Les experts de l'alimentation paléo (voir liens colonne de droite)

On lie bien naturellement nutrition et nutritionnistes. Curieusement, l'alimentation paléolithique est cependant l'affaire des archéologues, des anthropologues et bien entendu des paléontologues.

Plusieurs domaines scientifiques évoluent en parallèle, sans jamais se recouper. Nutrition et anthropologie ne font pas exception à cette règle et se retrouvent désormais à une trop grande distance l'une de l'autre. Pourtant, la première aurait beaucoup à apprendre de la seconde.

Plutôt que de tenter de jeter le blame sur la restauration rapide et les changements alimentaires et comportementaux de ces dernières années, les nutritionnistes reconsidéreraient probablement leur approche si seulement ils se donnaient la peine de fouiller un peu plus loin dans le passé du genre humain.

Loren Cordain est Professeur au Département des sciences de la santé et de l'exercice à l'Université de l'Etat du Colorado. Il est l’un des chefs de file de l’alimentation paléolithique aux États-Unis, et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, dont le traitement de l’acné par le biais de l’alimentation paléo, ainsi que l’alimentation paléo adaptée aux athlètes.
Loren Cordain


Jean-Denis Vigne est archéozoologue et néolithicien, et directeur de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de France, spécialisé en sociétés, pratiques et environnements. Il est également directeur au Muséum national d’Histoire naturelle, à Paris. Son domaine de recherche comprend entre autres les sociétés de la Préhistoire récente et leurs relations naturelles, le peuplement humain néolithique des îles méditerranéennes, ainsi que l’évolution des techniques et des pratiques d'acquisition, de transformation et d'utilisation des ressources d'origine animale au Néolithique.
Jean-Denis Vigne (entrevue 1)
Jean-Denis Vigne (entrevue 2)


Thierry Souccar est un journaliste scientifique français, auteur et éditeur d'ouvrages sur les thèmes de la santé, la longévité et la nutrition. Il est l’auteur, entre autres, du livre Le régime préhistorique.
Thierry Souccar
Editions Thierry Souccar


Mon expérience paléo

J’ai entendu parler pour la première fois de l’alimentation paléolithique le 19 mai 2007. Les principes de base m’ont semblé tellement logiques que j’ai tout de suite décidé d’en faire l’essai pour un mois. Par coïncidence, j’avais réservé un séjour de deux nuits dans un spa où les repas étaient fournis pour la fin de semaine suivante. L’occasion était trop belle pour la laisser passer : trois buffets par jour, rien à planifier ni à préparer, que demander de mieux?

Le premier matin, mon petit déjeuner se limite à deux œufs, un peu de viande, quelques fruits. Étonnamment, je suis vite rassasiée. À l’heure du lunch, même si je n’ai pas vraiment faim, je me sers encore un peu de viande et des légumes. Je passe sans m’arrêter devant les salades de pâtes, de pommes de terre et de coucous.

Premier constat : l’appétit qui me tenaillait quasi constamment depuis des années semble m’avoir quittée, car même à l’heure du souper je dois admettre que je n’ai toujours pas faim. Tant mieux, puisque devant moi s’étale une longue table chargée de desserts sucrés (gâteau au fromage, pâtisseries, etc.) et de beaux fromages. Je me contente de la salade de fruits et je ne me sens aucunement privée.

Deuxième effet : le lendemain matin, je m’aperçois que j’ai dormi d’un sommeil profond et réparateur, mais puisque j’avais passé la journée précédente à me faire masser et dorloter, je me retiens de sauter trop vite aux conclusions.

Au moment de retourner chez moi, je me sens en pleine forme et complètement relaxée. Au bout deux semaines, mes collègues commencent à remarquer des changements : j’ai le teint plus clair, les yeux plus vifs. Sans compter que j’ai perdu quatre livres, toujours sans avoir faim. Et, comme au tout début, je continue de tomber comme une poche à l’heure du coucher, pour dormir profondément jusqu’au matin.

Mon sac à lunch pèse désormais une tonne, chargé des restes de viande de la veille, auxquels j’ajoute des fruits et des légumes. Je garde une jarre pleine de noix sur mon bureau. Au lieu des 5-10 fruits et légumes quotidiens recommandés, je monte la dose à 12-15. Je vois les gens autour de moi se rabattre sur les sandwiches, pizza, muffins, etc., mais je ne me sens même pas tentée.


Je m’informe sur internet, pour apprendre que l’alimentation paléo n’est nullement décriée par les nutritionnistes puisqu’elle correspond à ce les hommes consomment depuis toujours et qu’elle est complète en soi. Quelqu’un émet des réserves quant à sa monotonie et au risque de sombrer dans l’excès par effet de rebond, mais, de mon côté, je découvre ou redécouvre de nouveaux fruits et légumes, je prends plaisir au goût des aliments non altérés. En évitant tout ce qui est transformé, tout ce qui vient dans une boite, un emballage, ou qui montre une liste d’ingrédients, il me semble que j’aide encore mieux l’environnement.

Au bout d’un mois, je dois me rendre en Argentine pour le travail. Une fois sur place, je suis surprise de voir que les menus des restaurants offrent principalement de la viande grillée, servie seule dans une assiette. Les légumes doivent être commandés à part. Les desserts sont quasi inexistants. C’est un paradis paléo : la viande est délicieuse et servie à profusion. Au retour, je m’aperçois que je n’ai pas pris une seule livre, même si j’ai parfois mangé à me défoncer l’estomac.

Au terme de ce mois d’essai, je décide que l’alimentation paléo sera ma façon de vivre désormais. Je continue de servir des hamburgers à mes enfants, mais je mange les miens enveloppés dans une feuille de laitue plutôt qu’un petit pain. La majorité de mon épicerie est achetée à la fruiterie. Bientôt je ne me promène presque plus dans les allées des supermarchés, puisque la boucherie, la poissonnerie et la section des noix en vrac sont presque toujours en périphérie. Autrefois, mon frigo était vide et mon garde-manger était plein. Aujourd’hui, c’est le contraire. Si j’étais célibataire et sans enfant, je pourrais sans problème dire adieu aux céréales matinales, aux tortellinis congelés et aux 16-packs de yogourt. Mais ce n’est pas facile de convertir mon petit monde, surtout quand notre progéniture se fait expliquer à l’école que le lait et le pain sont TELLEMENT importants…

L’été se termine sur une perte de poids de près de 15 livres, même si ce n’était pas le but visé. Il m’arrive de dévier à quelques reprises, mais sans jamais tomber dans l’excès. Ces rares occasions me servent plutôt à me rappeler que je ne manque rien : je ne peux plus regarder un plat de pâtes sans trouver que ça ressemble à de la colle, et le pain que je mange occasionnellement goûte le carton.

Mangez comme vos ancêtres... pour éviter d'aller les rejoindre trop tôt

L’être humain (Homo sapiens) a évolué sur près de trois millions d’années sans consommer de produits laitiers ni de produits céréaliers. Encore moins de ces produits modifiés, manufacturés, industriels, que l'on retrouve à profusion sur les tablettes des supermarchés.

À l’époque des hommes des cavernes et jusqu’à assez récemment, on ne mangeait que des produits frais ou séchés, le plus souvent crus. Seuls les bébés buvaient le lait de leur mère pendant les toutes premières années de vie. Après le sevrage et en l’absence de bétail, il était impossible de se procurer du lait animal. Il n’y avait aucune agriculture, donc aucune céréale au menu.


En fait, beaucoup de produits que nous consommons aujourd’hui (pommes de terre, fèves, arachides et autres aliments indigestes à l’état cru) ne faisaient pas non plus partie de ce menu ancestral. «Caveman» était un chasseur-cueilleur et ne mangeait que ce qu’il pouvait attraper ou trouver : viande, poisson, œufs, fruits, légumes et noix. Plusieurs tribus qui vivent encore en marge de la civilisation (il y en aurait environ 80 en Afrique, en Amazonie et en Nouvelle-Guinée) continuent de se nourrir de cette façon. Pas de pain, de lait, de riz, de yogourt, de gruau, de barres tendres, de fromage, de Corn Flakes, de poudings, de muffins, de biscuits ni de tous ces aliments qui font le quotidien de «Modernman».

Pourtant, depuis la nuit des temps, Homo sapiens a survécu. Il vivait même très bien. Selon les archéologues, les anthropologues et les paléontologues, «Caveman» était grand, robuste et avait des dents parfaites. L’espérance de vie était limitée, mais plus en raison des périls de la chasse et des guerres de clan que par carence alimentaire.

Puis, sont survenus la sédentarisation et les débuts de l’agriculture. Le premier effet a été l’apparition de la carie dentaire et d’autres maladies jusque-là inconnues ou très rares. En quelques générations à peine, la taille des humains s’est mise à diminuer.

Sur la grande échelle de l’évolution, l’agriculture est récente. Elle a débuté il y a environ 10,000 dans la région du «croissant fertile» (le Moyen-Orient). Pour nos ancêtres de l’Europe de l’Ouest, elle est apparue il y a environ 5,000. Elle a pris naissance au moment où les peuples ont dû apprendre à composer les saisons de disette (saison froide dans le nord, saison sèche dans les pays chauds). Au départ, elle ne servait qu’à engranger des réserves pour pallier le manque occasionnel. Si les produits frais (gibier, fruits) étaient disponibles, personne n’avait d’intérêt pour les céréales.

Le corps humain, pendant ce temps, n’a pratiquement pas changé et le bagage génétique de Modernman est 99,9% identique à celui de Caveman. À preuve, 75% de la population mondiale est intolérante au lactose et ne consomme pas de produits laitiers. Le gluten des céréales cause bien des problèmes à bien des gens, même si la plupart l’ignorent.

Aujourd’hui pourtant, à en croire nos gouvernements, il serait essentiel de prendre au moins deux portions de produits laitiers et cinq ou six portions de produits céréaliers tous les jours. Trouvez l’erreur…






Ce que mangeaient les hommes des cavernes:
- Viandes, volailles, gibier, poissons et oeufs (donc tout sauf les produits transformés telle que la charcuterie)
- Tous les légumes sauf ceux qui sont indigestes à l'état cru (pas de pommes de terre, de fèves, ni de légumineuses).
- Tous les fruits sans exception
- Toutes les noix (amandes, grenoble, noisettes etc. et les graines (tournesol, sésame, citrouille, etc), sauf les arachides et les noix d'acajou qui sont dans une classe à part et doivent être manipulées pour devenir comestibles.
Le tout dans tenir compte des quantités - il suffit de se fier à notre appétit.

À retirer de notre alimentation:
- Tous les produits issus de la transformation (qui viennent dans une boite, un pot, un emballage ou un sac montrant une liste d'ingrédients dont certains sont chimiques)
- Tous les produits céréaliers (pain, pâtes, riz, gruau, et autres céréales, de même que les produits qui en contiennent comme les pâtisseries, barres tendres, muffins, etc.)
- Tous les produits laitiers (lait, yogourt, fromage, beurre et crème)
- Tous les aliments qui n'ont été que récemment ajoutés à notre alimentation et qui ne peuvent être consommés à l'état cru: pommes de terre, arachides, légumineuses



Liens:
La Nutrition.fr
Article du Docteur Bruno Mercier
Régime paléolithique
Science et avenir, mai 2001
Echo.form
Nouvelle Société Française d'Athérosclérose
BioInfo (à partir de la p.4)